Réflexion équestre : mais où va notre filière ??

Publié le par Arazzi

Réflexion équestre : mais où va notre filière ??

Après quelques mois sans trop de publications mais beaucoup de rencontres, de lectures et de discussions, je me demande depuis un bon moment déjà où nous allons avec notre filière équestre. 

De l'équitation militaire à la massification ...

L'équitation Française, de base militaire et élitiste est passée d'une pratique rigoureuse et bien souvent élitiste à une équitation de masse, accessible à un grand nombre ... 

Mais n'avons nous pas perdu l'essentiel dans ces années de "le cheval c'est trop génial" ? 

Certes peut de jeunes actuels survivraient à l'équitation militaire, quoi que j'ai quelques doutes, c'était pour ceux qui ont connu certains instructeurs militaires, une école de discipline mais juste dans l'apprentissage et la méthode, même si forcément un peu rigide. 

A l'heure actuelle, si ceux qui ont appris à monter il y a 30 ans, sont pour une bonne partie toujours cavalier, on ne peut certainement pas dire que les 15 dernières années ont formé beaucoup d'hommes et de femmes de cheval, le taux de renouvellement dans les clubs est des plus élevés et l'équitation kleenex est devenu une norme... 

Quelques jeunes résistent, par passion ou par ce que les parents ont les moyens de financer une activité qui reste quand même coûteuse. 

De l'équitation cheval à l'équitation poney ... 

Un des développements les plus important des dernières années a été l'équitation sur poney, là où le cheval était une activité pour les adultes et les jeunes adultes, les enfants de moins de 12 ans ont pris le pas sur cette population à l'heure actuelle disparue des centres équestres. 

Cette population s'est orientée vers l'équitation d'extérieur qui a fuit le pôle fédéral ces dernières années, ce dernier plus orienté sur l'équitation pour les enfants, malgré quelques coup d'annonce ... 

Qu'en est-il de ce vivier d'adultes, financièrement autonome et qui recherche une équitation de qualité pour débuter ou se perfectionner et qui se retrouve dans des cours avec des enseignants qui ont fait 10 mois de formations ... accès sur l'équitation d'animation ! 

D'une formation technique du cheval à un diplôme d'animation ... 

Historiquement formé par les maîtres durant des années de compagnonnage, les enseignants sont progressivement formés par des paires sur des périodes de plus en plus réduites, et une fois dans la filière, il ont du mal à retourner se former pour complémenter leurs savoirs. 

La durée de vie d'un enseignant est la même qu'un cavalier 3 ans ... pas le temps de se perfectionner non plus ... juste le temps d'être dégoûté ! 

Là où certains affirment qu'une vie ne suffit pas à comprendre nos compagnons équins, que peut-on faire en quelques mois ... 

Du cheval compagnon au cheval outil ... 

Cheval de transport, cheval alimentaire, cheval de travail dans les champs, cheval de guerre, cheval de parade, cheval de sport, cheval de chasse, ... 

Les chevaux sont utilisés dans divers domaines durant des milliers d'années, le cheval moderne est souvent devenu un simple outil de travail ... il suffit d'écouter certaines personnes dans les colloques pour comprendre que le compagnon quotidien est devenu un outil de plaisir, pour les uns, de travail pour les autres. 

Cette classification de cheval, qui attend dans un coin que le cavalier vienne faire son heure d'équitation pour la semaine, jusqu'à la suivante, est partagé par différents humains pas toujours consciencieux de ses états d'être ... Ou n'ayant pas été formé à les détecter. 

Des structures militaires aux clubs privés ... et autres

Les chevaux détenus historiquement par les classes sociales aisées, les militaires, du moins hors les chevaux de travail des champs, sont passés après une période associative (SHF, structures municipales, ... ) à des structures privés, donc soumis à obligation de revenus. 

Cet état de fait, n'est pas sans conséquences pour les chevaux qui se doivent être d'être rentables. 

Les structures doivent être rentabilisées et elles souffrent de charges lourdes à cause de l'importance des structures de travail (carrière, manège, ...), du matériel dont à besoin le cavaliers (selle, filet, ...) et des chevaux eux même (soins, vétérinaire, maréchal, alimentation, ...), sans parler des charges sociales.

La vie du cheval moderne ... du rêve de la naissance à la filière boucherie ... 

Si à titre privé, le cheval est aussi un animal domestique de compagnie et donc se voit être la propriété d'humains amateurs, un grand nombre se retrouve outil de travail dans les centres équestres, les écuries, les centres d'entraînement, ... 

Les non performants quand à eux peuvent rapidement passer dans le mauvais côté de la filière et se retrouver dans les assiettes, naître pour courir et finir en viande est assez courant dans le secteur des courses, les centres équestres peut scrupuleux se servent aussi de cette filière pour écarter vieux chevaux ou chevaux récalcitrant. 

Même chez un privé, la vie du cheval est aléatoire, sans compter ceux qui se paient un cheval "pas cher" et qui n'ont pas les compétences spécifiques pour en prendre soin, sans parler des impératifs financiers. 

Travailler dans la filière équestre ... du rêve au cauchemar ! 

Le cheval fait rêver, des galops sur les plages, les indiens et le sentiment de liaison à la nature et la liberté qu'il en découle, fait que nombreux jeunes et moins jeunes restent accrochés à la filière. 

Cette idéalisation de la pratique tan à envoyer un maximum de jeunes remplir les bancs des écoles et centres de formations équestres divers et variés. 

Tellement de disciplines, tellement de voix, qu'il est facile de s'y perdre. 

Les études agricoles surfent sur la vague équine proposant CAP, BEP, BAC et BTS en tout genre, option équin ..élevage, valorisation, ... sans parler du fameux BPJEPS qui va se voir encore subir une modification en 2017, et pas pour le mieux de mon point de vu, sans parler des dispositifs qui suivent, des CQP en tout genre et des formations complémentaires, travail du jeune cheval, animateur bénévole et autres ... 

Bref il y a de quoi se former, sous moyens financier quand même, pas moins de 8000 euros pour 10 mois de BPJEPS aux dernières nouvelles ... 

Et une filière saturée ! Car bien sur tout le monde peut y aller se former, passer les diplômes mais par contre les places disponibles sont rares et les installations aléatoires et risquées ! 

Le nombre de structure aux kilomètres est parfois tellement important que c'est ridicule. 

Les salaires sont bas, les progressions compliquées car beaucoup préfèrent embaucher pas cher pour un poste sans que les compétences soient forcément au rdv, mais au cas où ça se passe bien ... 

Structures et légalité ... quand la filière s'asphyxie elle même ... 

Les annonces de prise de pension, de cours, de coaching, .... fleurissent ! 

Mais ce que peut savent c'est que toutes ces offres doivent à la base se soumettre à des réglementations légales : 

L'enseignement contre rémunération se doit d'être fait par une personne diplômée (BEES, BPJEPS, DEPJEPS, DESPJS), titulaire d'une carte professionnelle et assurée pour les risques de son métier à titre individuel ou en tan que salarié. 

La pension de chevaux sans services dépend de la CCI.

La pension de chevaux avec services (alimentation, soins, ...) dépend de la MSA.

Le travail du cheval monté ou à pieds dépend de la MSA. 

... etc ... 

Toutes ces variantes font dépendre les structures des CFE différents, ils sont tous s'ils accueillent du public soumis à la réglementation d'accueil de la DDCSPP, à assurance (qui ont eux même leurs propres réglementation de structure), ... 

Les risques méconnus ou délaissés peuvent coûter cher

Payer moins cher ... c'est ce qui attire le plus les gens, mais en cas d'incident, les risques encourus peuvent coûter cher.

Certes, il est intéressant de payer moins cher, mais si le côté légal n'est pas respecté ... il faut savoir que les assurances ne couvriront pas, vous n'aurez aucun recours et dans une activité aussi à risque que la filière équestre cela peut aller loin ! 

Alors avant de mettre votre le cheval chez le voisin, car il prend moins cher au black, ou de prendre des conseils avec la fille de votre cousin car elle monte bien et a fait Lamotte Beuvron, bon elle est pas diplômée mais c'est pas grave car c'est moins cher que le moniteur indépendant du coin qui lui est diplômé et en règle ... 

Réfléchissez bien : 

_ un enseignant digne de ce nom a fait des études et souvent continu à travailler avec des instructeurs afin de se perfectionner et vous en profiterez. 

_ une structure professionnelle paie des charges, des impôts, ... mais aussi des assurances elle est au courant des dernières obligations et se met à jours des formations. 

_ une structure professionnelle est inspectée sur des questions de sécurité, de formation, d'obligation de diplômes, ... et sans être 100% sans risque travail à les réduire au maximum. 

Jeune, performante et aimable ... 

La filière n'a que peut de réglementation à l'installation et donc un peu n'importe qui peut le faire en jouant un peu sur les mots se retrouve coach, cavalière pro, travaille les chevaux, .... mais est-elle en règle, numéros de siret, assurance, ... 
Ceux qui affichent clairement toutes les informations vous assurent un minimum risque et une couverture assurance. 

 

Il serait peut-être temps de mettre les choses à plat avec une réglementation qui favorise les pratiquants respectueux et puni sévèrement les guignoles de la filière qui nuisent à tous ! 

 

 

 

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